LA BELLE AU BOIS DORMANT

Après Hansel et Gretel accueilli la saison dernière, la compagnie normande récidive en beauté en nous proposant ici une version dépoussiérée et ragaillardie de La Belle au bois dormant, alternant toujours théâtre et musique. Pour réveiller une princesse bien décidée à ne pas plonger dans la torpeur, les trois interprètes revisitent ce grand classique dans un décor sobre, constitué de trois chaises et deux lampes, en s’accompagnant surtout de pas moins d’une quinzaine d’instruments de musique : théorbe, violon, cornemuse, bodhran, guitare baroque… Avec pour seul mot d’ordre : casser les codes avec humour et poésie, dans un grand souffle de fraîcheur. Le plaisir du jeu et des mots se mêle à celui d’une partition musicale originale, qui charme et captive. Entre tradition baroque et folk, vers rimés et slam, le Collectif Ubique offre une réécriture vivante, féministe et ludique du conte tout en conservant sa trame. Il fait aussi émerger des personnages libérés des archétypes et des dialogues très savoureux. La princesse devient une jeune femme émancipée et active. Les fées se chicanent et sont nulles en magie. Quant au prince, il est maladivement timide ! Avec ce trio irrésistible, plein d’àpropos et de grâce musicale, on rit souvent, on est ému beaucoup.