PORTRAIT - David Dimitri, l'artiste virtuose de L'Homme cirque

David Dimitri compte comme l’un des funambules les plus reconnus au monde.

Né et vivant en Suisse, il se distingue tant par ses numéros de variété à Las Vegas que par ses performances de haute voltige dans le monde entier, comme au-dessus du stade de Francfort ou dernièrement lors de la Cérémonie d’ouverture de la Capitale européenne de la culture à Plzeň. Formé à l’école de cirque de Budapest, il a suivi également une formation intensive de danse à Julliard School (New York). Il a été engagé par le Cirque du Soleil, le Metropolitan Opera House de New York, le Cirque d’hiver à Paris, le Cirque Knie en Suisse et a aussi joué dans des films et des pièces de théâtre. David Dimitri prend ensuite un nouveau chemin, avec l’aide de son père, le Clown Dimitri, pour créer L’Homme Cirque, un one man show en constante évolution, inspiré par ses nombreuses années de tournée et mêlant acrobatie, humour et poésie.

 

Comment devient-on homme cirque ?
Mes parents ont une école de théâtre en Suisse et mon père, le Clown Dimitri, a travaillé plusieurs années avec Marcel Marceau. Quand j’avais neuf ans, nous sommes partis en famille en tournée avec le fameux cirque suisse Knie ou mon père proposait son numéro de clown. Et c’est là, que j’ai pris le virus du cirque. À 14 ans, je suis parti trois ans faire l’école du cirque à Budapest, puis à la Juilliard de School New York pour la danse. J’ai ensuite intégré le Cirque du Soleil, puis le Big Apple Circus et le Knie. Mais au bout d’un moment, répéter le même numéro sans possibilité de progression, ne m’a plus suffi. J’avais envie de tout. Cela tombait bien : n’ayant pas les moyens d’engager une troupe, je me suis dit que j’allais faire tout moi-même.

Comment s’est construit « Homme-cirque » ?
Tout ce que j’avais appris dans mon parcours m’a servi. Et tout ce que je ne pouvais pas avoir : un cheval pour faire des acrobaties, un éléphant qui me catapulte en l’air, il m’a fallu faute de moyen, l’inventer. Ainsi, j’ai remplacé la patte de l’éléphant par un système de poids et de poulies... Pendant des années, j’ai proposé mon spectacle en pièces sur une scène. Et puis il y a sept ans, j’ai acheté mon chapiteau et c’est ce qui a vraiment lancé le spectacle. Là «L’homme cirque» est devenu un tout, une réalité cohérente. C’est comme si le chapiteau était ma maison et que j’invitais les gens à venir voir ce que je sais faire...

Vous faites tout et tout seul ?
Absolument. Je suis le directeur d’un cirque dont je suis le seul artiste. Le fil, c’est ma spécialité, mais je fais aussi des acrobaties de la musique, du clown. Je me fais même catapulter par un canon. Ma particularité, c’est aussi que mon spectacle est sous mon chapiteau que j’embarque avec moi dans un camion et une remorque. : 30 tonnes de matériel.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile ? D’être tout seul avec mon idée. D’être sûr au fond de moi que ça devait marcher. Dans ces cas-là, il faut énormément de conviction et ça consomme beaucoup d’énergie. J’ai appris à tout faire tout seul, et maintenant, je ne pourrais plus m’imaginer avec un technicien à côté de moi, qui ne vivrait pas à mon rythme. La solitude m’assure une liberté, une flexibilité formidable. Mais je ne suis pas un solitaire, j’ai hâte de rentrer chez moi retrouver ma famille, à Zurich.

Comment définiriez-vous votre spectacle « L’homme cirque » ?
Humblement, je dirai que c’est de la magie dans un autre sens du terme. Parce que dans le cirque, ce n’est pas comme au cinéma ou au théâtre : tout est vrai et un saut périlleux est un saut périlleux. Plus j’avance, plus j’aime la simplicité. D’un mouvement, d’un geste, d’un regard. Au bon moment, le timing, c’est très important. J’aime à dire que chaque jour, je fais plus avec moins.

Vous terminez le spectacle sur un fil à 13m de haut, c’est très dangereux, non ?
Oui, il y a zéro tolérance et l’erreur serait fatale. C’est peut-être le numéro le plus dangereux, mais c’est aussi le plus simple. Je suis très concentré, c’est un simple mouvement de balancier et je connais le trajet par cœur. D’autres numéros, sous le chapiteau, sont moins spectaculaires mais plus compliqués. J’ai toujours un peu peur pour le numéro de la bascule, par exemple. Donc cette sortie sur le grand fil, c’est un peu comme les jours
d’école après les examens…

Le funambulisme requiert-il d’autres qualités que le sens de l’équilibre ?
C’est davantage qu’une qualité ou un don, c’est une philosophie. Je suis issu d’une famille du cirque mais depuis que je fais du funambulisme, ça a changé ma vie et mes priorités. Un trajet sur un fil, c’est une métaphore de la vie, c’est un parcours, il y a des tempêtes, mais il n’y a pas de retour en arrière possible, il faut aller jusqu’au bout. Quand vous êtes à 60 mètres au-dessus du sol, vous êtes vraiment seul, vous ne pouvez pas appeler votre mère. On ne peut pas abandonner. Il n’y a pas de funambule pessimiste.

 

L'HOMME CIRQUE

À découvrir du mar 20 au dim 25 mai 2025

Chapiteau Stade rouge, Rochefort 

À partir de 6 ans

 

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